Les tissus élastiques utilisés dans les maillots de bain avaient inspiré Pierre Paulin pour ses fauteuils. L'anatomie de la langue lui avait suggéré une forme puissante, organique et confortable. À votre tour de vous laisser séduire par l'élasticité et l'inspiration du corps en créant votre sculpture !
ÉTAPE 1 : CHASSE AUX TRÉSORS ! RASSEMBLER LE MATÉRIEL
Cet atelier commence par une chasse aux trésors : collants, leggings, chaussettes, caleçons, qu'ils soient troués ou non, unis ou à motifs, pour les petits ou pour les grands, l'important, c'est que ces différents vêtements soient confectionnés dans un tissu élastique.
Partons ensuite à la recherche de matières structurantes, plus dures et moins souples. Entre une structure rigide et une enveloppe molle, un contraste s'opère, l'espace d'une rencontre souvent inattendue. Un coup d’œil dans la poubelle du recyclage est un bon point de départ ! Déjà, de belles perspectives se dessinent : une bouteille en plastique, des cartons d'emballage, des couverts en plastique... Rajoutons si possible, des fils de fer, d'éventuels câbles, des bigoudis.
Et si cela vous fait plaisir, les 5 fruits et légumes par jour de rigueur et de saison : potimarron, orange, choux fleur...
N'oublions surtout pas les systèmes de fixation : élastiques à cheveux, tendeurs, sangles, écharpes, ceintures, ficelles, laine, un peu de scotch, voire encore des chaussettes...
Et pourquoi pas... un canard en plastique, des ballons ou comme dans la chanson, la Complainte du progrès de Boris Vian : "un frigidaire, un joli scooter, un atomixeur..." ? Mais non, ce serait beaucoup trop gros ! Ne vous emballez pas trop non plus ! Privilégiez des objets qui soient juste un peu plus volumineux que les choses élastiques à l'intérieur desquelles, vous allez les cacher.
ÉTAPE 2 : FAIRE CORPS AVEC LA MATIÈRE ET EXPÉRIMENTER LES VOLUMES
Testez la résistance de votre tissu, tirez dessus, observez si des transparences apparaissent, des fragilités, des trous à valoriser. Examinez vos matériaux structurants : résistance, formes, poids. Prenez le temps de les toucher pour ressentir leurs formes en 3 dimensions. Maintenant, à vous de jouer !
Emballer, c'est tout un art, Christo et Jeanne-Claude, artistes contemporains, ne vous diront pas le contraire.
Quand un objet se glisse dans une enveloppe, comme le ver dans la chrysalide, l'imaginaire est tout émoustillé !
Mais revenons à nos chaussettes. Que mettre à l'intérieur ? Un morceau de carton plié ? Non. Invitons plutôt quelques balles et une bouteille en plastique bien dodue.
Il faut pousser, tirer sur le tissu, le torsader, le nouer sur lui-même... Le faire tenir avec des élastiques si besoin. Et voilà !
N'en restons pas là. Prenons un collant opaque noir et jouons de carton pliés ou de boîtes. Les volumes les plus gros sont mis en place. Viennent ensuite les détails à l'aide de câbles modelés puis placés à l'intérieur entre le collant et le carton. Les espaces et les tensions animent la sculpture pour lui donner de la force : jeux de torsions, rythmes par répétition de plis, dessins des coutures, nœuds et mollesses informes.
Ici, la sculpture noire est travaillée tandis qu'elle est suspendue au mur par des aimants. Il aurait également été envisageable de l'accrocher avec une sangle. Ainsi maintenue en l'air, elle offre d'autres possibilités formelles et profite de la gravité exercée par son propre poids comme une tension supplémentaire.
Un petit nuage pourrait peut-être rejoindre la grande sculpture noire ? Assumons les fixations ! Si elles se voient, elles font partie intégrante de la sculpture ! Si l'on souhaite qu'elles soient invisibles, qu'elles le soient vraiment !
ÉTAPE 3 : DE LA SCULPTURE VERS L'INSTALLATION, JEUX D'ÉCHELLE ET D'ESPACES
Il manque quelque chose... Essayons de créer un petit personnage afin de donner une échelle et suggérer la monumentalité. Voici une paire de chaussettes en dédicace à Frida Kahlo, mises en volume grâce à un entonnoir et un tube en carton.
Disposons les sculptures pour créer une installation. Comment les agencer ? Devant, dessous, tournées d'un côté ou d'un autre, en l'air, par terre, couchées, debout...
Lorsque c'est terminé, inventons un titre et gardons quelques souvenirs en faisant des photographies sous différents points de vue. Vous aurez peut-être encore quelques surprises car il n'est pas facile de prendre conscience de tous les côtés d'un volume !
Si vous avez aimé cet atelier, envoyez-nous vos réalisations à cette adresse : mamc@saint-etienne-metropole.fr et nous les publierons dans ce billet.
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