Après un bol d'air avec les artistes de l'Arte Povera dans notre précédente visite confinée, Nina, Betty et Lisa vous proposent de découvrir la pratique d’Alexandre Leger. Cet artiste français est lauréat du 9e Prix des Partenaires du MAMC+, qui récompense depuis 2009, la création émergente dans le domaine du dessin contemporain. Alliant protocole et poésie, Alexandre Leger détourne les mots et les objets qui peuplent nos maisons, notre quotidien. Explorez son univers qui oscille entre humour et gravité, en parcourant son exposition Hélas, rien ne dure jamais.

Ordonnances et médicaments

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Commençons par les reproductions d’ordonnances et de boîtes de médicaments qui figurent parmi les premières créations d’Alexandre Leger. Il dessine à l'identique les objets de son quotidien, les transformant en véritables natures mortes. Ces œuvres illustrent l’essence même de la médecine, à la fois l’application à nous soigner et l’attention reçue par le patient. L’artiste joue sur l’écriture et la mise en page propres aux ordonnances, ainsi que sur la sonorité étrange des noms de médicaments. Dans le travail d’Alexandre Leger, le va-et-vient entre dessin et écriture est une constante. 

A terrible

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La "course terrible" qui se déroule ici est tout droit sortie d’un rêve de l’artiste. Une phrase, dont l’étrangeté poétique rappelle le mystère de certains songes, se mêle aux formes arrondies du dessin. Elle est conçue selon un protocole précis que l’artiste utilise souvent : il colle sur sa feuille une grille de solution de mots-croisés puis en extrait quelques termes pour composer de courtes poésies. Celles-ci servent de titre aux œuvres et sont tout aussi importantes que le dessin, l’un et l’autre étant complémentaires.

Épreuves / Exorcismes

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Attaché aux formats modestes, Alexandre Leger dessine souvent dans de simples cahiers à carreaux. L'un d'eux est présenté accroché au mur page après page, à la manière d’une mosaïque. On y voit ses dessins d’observation, son travail poétique autour des mots-croisés, ainsi que des lignes d’écriture où il répète inlassablement les mêmes termes (notamment le titre Épreuve exorciste). En abolissant la hiérarchie entre travail de recherche et œuvre, Leger nous invite dans sa pratique routinière, replaçant ainsi le quotidien au centre de l’exposition.

Céramiques

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Depuis des années, Alexandre Leger collecte des tessons de céramique, sur la plage, dans les rues... Ils sont ornés de motifs anciens sur lesquels l’artiste intervient à l’aquarelle. Il ajoute des éléments contemporains et inattendus comme des skateurs ou des surfeurs. Ces modifications se camouflent, empruntant les mêmes couleurs que le dessin original. Les fragments de céramique deviennent alors des objets à l’âge indéterminé. Alexandre Leger les sauve de la perte et prolonge leur vie en leur octroyant une place dans notre présent.

Extinction

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Ancien étudiant en médecine, Alexandre Leger a développé une fascination pour l’anatomie : il aime inventer les corps de curieuses chimères. Ici, il revisite les leçons de biologie de son frère en dessinant ces créatures hybrides à même les feuilles de cours. Celles-ci se construisent en résonance avec les fragments de leçons, de schémas laissés apparents. L’artiste s’amuse ainsi à détourner le vocabulaire anatomique. Avec humour, il brouille les frontières et crée un dialogue entre rigueur scientifique et créativité.

Crayons-poèmes

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Alexandre Leger taille les facettes de ses crayons pour ne garder que quelques mots bien choisis. Il se crée ainsi un lexique dans lequel piocher pour composer des poèmes. Pour lui, ces œuvres ne sont pas très différentes de ses dessins où figurent des mots empruntés à des personnes ou à des choses. Ces crayons perdent leur statut d’outil pour devenir des œuvres à part entière. Fin observateur de son environnement, l'artiste dévoile la poésie cachée dans nos objets quotidiens. 

Gommes

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Pour finir cette visite de l’exposition d’Alexandre Leger, penchons-nous sur ces petits objets en gomme. Pour les sculpter, les gestes de l’artiste sont aussi minutieux que lorsqu'il dessine. Il y représente son quotidien : ses chaussettes, ses disques, et même les œuvres accrochées à ses murs. À travers cette pratique modeste autant que délicate, il porte et nous invite à un nouveau regard sur notre environnement immédiat. Dans l’isolement de l'atelier, l’artiste crée avec ce qu’il a ; l’espace d’une pièce devient un monde entier à explorer.

Découvrez la page consacrée à l'exposition Hélas, rien ne dure jamais