Une performance de Mathilde Monnier et Olivier Saillard

Qu’il s’agisse de mannequins ou de militaires, le défilé qu’ils ordonnent est un déplacement de troupe, une parade commémorative ou strictement au service des apparences de la mode. Tandis que Mathilde Monnier chausse à tour de rôle les mocassins, les bottines, les Richelieu en nombre, sa progression lente est un acheminement droit, rectiligne conformément aux défilés usuels. Les acteurs muets de cette randonnée mystérieuse épousent ses pas, glissent sur et sous ses pieds. Ils la forcent aux positions ordinaires ou rêvées du marcheur arpenteur. Courbée, allongée, debout, la chorégraphe poursuit un chemin de solitude modifié à peine par les humeurs d’un corps chaussé, érigé ou converti. Mathilde Monnier avance au ras du sol, tête haute. À plat, sur des "semelles de vent", elle donne au défilé des traits de jambes nouveaux.

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