Le Forez pittoresque et monumental
Parmi ses contributions majeures, Thiollier publie en 1889 Le Forez pittoresque et monumental, histoire et description du département de la Loire et ses confins, un ouvrage de grande ampleur qui mêle histoire, archéologie et photographie. Véritable hommage à sa région natale, ce livre est à la fois un guide patrimonial et une exploration artistique du Forez. À l’image d’un inventaire d’une région, il recense avec précision les sites historiques, les vestiges médiévaux, les paysages emblématiques et les traditions locales.
« L’art et l’archéologie ne sont peut-être pas, ainsi qu’on l’a affirmé, des ennemis irréconciliables, mais ils sont indépendants et vivent souvent séparés. Telle a toujours été ma pensée, sans laquelle je n’eusse jamais osé entreprendre cette publication. »Félix Thiollier
Cet ouvrage voit le jour en 1886, suite à la demande du comte de Poncins à Félix Thiollier de publier un album forézien avec les photographies qui lui avaient valu une médaille d’honneur au congrès de la Société Française d’archéologie. Félix Thiollier possédait alors trois à quatre mille clichés immortalisant des monuments qui depuis avaient été modifiés ou détruits.
Ce travail est constitué de deux volumes in-plano (le plus grand format possible !) contenant 980 gravures et eaux-fortes sur papier vergé. Il regroupe plus de 20 ans de pérégrinations de l’artiste à photographier et dessiner le Forez, ainsi que les travaux de plus de 57 collaborateurs, écrivains, historiens et artistes.
« Disons maintenant quel est notre but : nous voulons surtout conserver le souvenir d’objets disparus ou destinés à disparaître ; cela est urgent, car dans notre cher Forez, l’amour de la destruction semble indestructible. »Félix Thiollier
Une archive précieuse
Si Thiollier documente minutieusement son territoire, il ne se contente pas d’un simple regard ethnographique ou géographique. Inspiré par la peinture, il compose ses images comme des tableaux : cadrages soignés, jeux de lumière subtils, textures riches. Ses paysages foréziens, souvent empreints d’un certain mystère, évoquent une nature intemporelle, presque romantique.
Les photographies de Félix Thiollier constituent aujourd’hui une archive visuelle précieuse du Forez d’autrefois. Elles témoignent d’un monde rural en voie de transformation et d’un regard sensible sur le paysage. Son travail inspire encore aujourd’hui les amateurs de photographie patrimoniale et ceux qui cherchent à saisir l'âme d’un territoire.
« Nous souhaiterions que notre chère petite province fût aimée et connue : elle est certainement digne de l’être. »Félix Thiollier
Donation Christine Boyer Thiollier
En 2024, Christine Boyer Thiollier a fait une conséquente donation au Musée, comprenant des photographies, des plaques photographiques ainsi que de la documentation. Actuellement, quatre de ces photographies sont présentées en salle d’exposition. Elles montrent la vie quotidienne et l'activité industrielle du Saint-Etienne d'autrefois, et proposent un témoignage des évolutions de la ville.
Historienne de l’art, spécialiste du peintre François-Auguste Ravier et de son arrière-grand-père, Félix Thiollier, Christine Boyer Thiollier a hérité des archives familiales et a donné à la bibliothèque une quarantaine d’ouvrages, de catalogues, de gravures et d’archives sur les recherches archéologiques de Félix Thiollier et de son entourage. Cette précieuse donation est venue compléter le riche fonds patrimonial de la bibliothèque.
Habiter, de l’horizon à l’objet du quotidien
Certaines des photographies de Félix Thiollier contenues dans Le Forez pittoresque et monumental sont à découvrir dans l’exposition « Habiter, de l’horizon à l’objet du quotidien » à partir du 19 avril jusqu’au 21 septembre 2025 à la bibliothèque Jean Laude, située au 1er étage du Musée.
La bibliothèque est ouverte de 14h à 18h le lundi, mercredi, jeudi et vendredi et sur rendez-vous en juillet et août.
Exposition Habiter, de l'horizon à l'objet du quotidien
En savoir plus sur la bibliothèque Jean Laude
Le Forez pittoresque et monumental en quelques nombres clés
825 gravures
155 planches
Publié en 1889
Plus de 57 collaborateurs
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