"Paris de nuit", Brassaï (1932)

Ouvrage emblématique de la photographie urbaine, Paris de nuit, publié en 1932, est une plongée saisissante dans les rues et les lieux de la capitale française. Les photographies en noir et blanc de l’artiste capturent l’atmosphère mystérieuse de Paris la nuit, restituant cette poésie nocturne.
Au fil des pages, les photographies noires se succèdent sans rupture, rappelant le rythme d'une marche qui traverserait Paris d'un bout à l'autre du livre. Imprimé en héliogravure, ce livre moderne s’impose comme un ouvrage majeur dans le monde de la photographie. 

« Privée de ces points lumineux parsemés un peu au hasard, et de ces longues ombres qui s’entrecoupent et s’entrecroisent que deviendrait-elle la nuit ?... Si un jour les rues devenaient aussi bien éclairées que les intérieurs, si la lumière chaude qui s’écoule des fenêtres se dissipait sur les façades illuminées, si de puissants projecteurs fouillaient tous les recoins des masses architecturales somnolantes, si les lumières scintillantes des places étaient éteintes par de puissants plafonniers, tout le charme de la ville nocturne serait rompu. »
Brassaï
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« C’est pour saisir la nuit de Paris que je suis devenu photographe. »
Brassaï

"Paris de jour", Roger Schall (1937)

En écho à Paris de nuit de Brassaï, ce livre propose une vision diurne de la capitale. Les photographies de Roger Schall révèlent un Paris lumineux et animé, immortalisant la ville dans toute sa vitalité quotidienne. Il capture l’essence même de la vie parisienne dans les années 1930. 

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"Marseille", Germaine Krull (1935)

Germaine Krull, photographe avant-gardiste et figure essentielle du mouvement de la Nouvelle Vision, propose avec Marseille un ouvrage marqué par la modernité. Publié en 1935, ce livre de photographies en noir et blanc avec des cadrages souvent obliques et des perspectives audacieuses démontre le regard novateur de la photographe. Elle met en avant l’activité portuaire soulignant le caractère industriel et maritime de Marseille. 

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"Images à la Sauvette", H. Cartier-Bresson (1952)

Chef-d'œuvre de la photographie humaniste, Images à la Sauvette est l’un des plus grands livres jamais publiés. Henri Cartier-Bresson y compile ses clichés pris aux quatre coins du monde, avec un regard empreint d’humanité et de justesse. Paru en 1952, aux éditions Verve, cette monographie rétrospective avec une couverture originale d’Henri Matisse, est le premier ouvrage de Cartier-Bresson, devenu une référence incontournable et influente dans l’histoire de la photographie.

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« Les magazines finissent par faire des cornets à frites.
Les livres demeurent. »
Henri Cartier-Bresson

"La photographie n’est pas l’art", Man Ray (1937)

Man Ray, artiste dadaïste et surréaliste, a marqué l’histoire de la photographie par son approche novatrice, repoussant les limites de la création.  Ce livre de dialogue est un ouvrage surréaliste, avec un poème en préface écrit par André Breton, principal théoricien du surréalisme. Cet ouvrage est composé de 12 photographies, le titre remettant en question la portée artistique de la photographie.
Chaque photographie est accompagnée d’une courte légende, provoquant une relation énigmatique entre le texte et l’image. 
 

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"Een liefdesgeschiedenis in Saint Germain-des-Prés" (Une histoire d’amour à Saint-Germain-des-Prés), Ed Van der Elsken (1954)

Photographe néerlandais, Ed Van der Elsken repense les codes de la photographie humaniste documentaire européenne en adoptant une approche qui questionne à la fois le processus photographique et l’expérience existentielle qu’il implique. Ses photographies possèdent un caractère cinématographique, à la recherche d’une vérité plastique et esthétique.
Cet ouvrage est sa première œuvre fondatrice qui marque le début de sa carrière de photographe.
À la manière d’un journal intime, les images se succèdent de manière séquentielle et viennent raconter cette histoire d’amour à Saint-Germain-des-Prés, dans un Paris d’après-guerre sombre et majestueux, suivant la jeunesse rebelle.
 

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D'autres références incontournables...

On peut également citer l’ouvrage collaboratif de Jacques Prévert et Izis, Grand bal du printemps (1951), où la poésie dialogue avec les images pour créer des récits visuels humanistes, empreints de sensibilité. Après la Seconde Guerre mondiale, ces photographies montrent un Paris rêveur, retrouvant petit à petit sa joie de vivre. 
American Photographs de Walker Evans (1938), son premier livre, est une œuvre fondatrice de la photographie documentaire américaine. Son travail a influencé la photographie moderne mais aussi la littérature et le cinéma. Pour cet ouvrage, il impose sa mise en page, choisit le format, la couverture, ce qui manifeste son ambition éditoriale pour sa photographie. Cette édition originale, très rare aujourd’hui, est à retrouver dans la réserve de la Bibliothèque Jean Laude.

« Je sais que, maintenant, il faut faire des livres de photographies. »
Walker Evans

Les Américains de Robert Frank (1958, réédition française 1985), est un ouvrage saisissant de la société américaine des années 1950. À la fois contesté et refusé par les éditeurs, il est devenu aujourd’hui un classique, un album manifeste regroupant des photographies prises lors d’un voyage de deux ans à travers les États-Unis, dévoilant l’envers du rêve américain.

Des ouvrages remarquables à découvrir à la Bibliothèque Jean Laude

Ces ouvrages précieux, reflets d’époques et de visions variées, invitent à un voyage visuel au cœur de l’histoire photographique. La bibliothèque reste ouverte aux curieux, aux passionnés et aux chercheurs désireux de découvrir ces publications. Certains de ces livres sont à découvrir lors de l’exposition « Habiter, de l’horizon à l’objet du quotidien » du 19 avril jusqu’au 21 septembre 2025 à la Bibliothèque Jean Laude, située au 1er étage du Musée. 

La bibliothèque est ouverte de 14h à 18h le lundi, mercredi, jeudi et vendredi et sur rendez-vous en juillet et août. 

Exposition Habiter, de l'horizon à l'objet du quotidien 

Pour en savoir plus sur la bibliothèque Jean Laude